Chapitre 4 : la passion de Jean-Marc Nginn (1ère partie)

Entraînement et champagne.


Footballeur au club d’Échirolles et employé au service des sports de la ville, Jean-Marc Nginn est un passionné du Tennis Ballon. Ses souvenirs d’échanges de chaque côté du filet sont toujours présents comme au 1er jour.


“On se faisait tellement plaisir… Albert Batteux avait l’esprit footeux bon enfant, il pouvait te charrier tout un match…”
Il y a eu les pauses du midi et rencontres hebdomadaires.
“On se retrouvait tous les jeudis entre 12h00 et 14h00. Il y avait un rituel, chaque séance débutait par la mise au frigo d’une bouteille de champagne, pour le verre de l’amitié après l’entraînement. C’est Albert Batteux qui avait instauré cela. Il a joué jusqu’à plus de 70 ans avec nous.”

“Il adorait le Tennis Ballon. Ce qu’il reflétait, c’était le respect de l’adversaire, le plaisir de jouer et de partager. Il avait beaucoup de bienveillance envers les autres.”

Une anecdote sur Albert Batteux: l’ancien sélectionneur et entraîneur du Stade de Reims avait du mal à se déplacer du fait de son âge.
Il s’entrainait tous les matins chez lui en courant puis en enchaînant 100 jongles de Tennis Ballon !
Quand il jouait le jeudi midi, il répétait constamment que son occupation du terrain se résumait à 1m2.

“Il restait coller au filet pendant les matchs, dans son mètre carré. Je faisais des passes tout le temps sur lui et lui marquait le point en touchant la balle à 1m du filet jambe tendue !”

Une élection qui change tout

Jean-Marc Nginn

En 1989, après les élections municipales à Échirolles, il devient plus difficile d’utiliser les infrastructures sportives en tant que particulier. Jean-Marc Nginn décide de créer son propre club de Tennis Ballon pour s’entraîner et jouer comme il se doit.
Le 1er club de Tennis Ballon paraît au journal officiel le 2 octobre 1991. Il est domicilié à Échirolles.

Une ligue est créée en 1992 sous le nom d’Association du Tennis Ballon et elle regroupe au départ quelques clubs.
En même temps, sont organisés à Échirolles des tournois officiels qui attirent l’oeil de la fédération internationale (IFTA).

Josef Rothenfluh, Pierre-André Perrenoud et Esther Jordi, les clés Suisses

Josef Rothenfluh

Josef Rothenfluh, 1er Président de la Fédération internationale (IFTA) et Esther Jordi Secrétaire Générale Fédérale rencontrent Jean-Marc Nginn sur l’initiative de Pierre-André Perrenoud, Président de la Fédération Suisse.
Le trio Suisse propose au pionnier Échirollois de créer une équipe nationale et de participer à une compétition internationale.
Pierre-André Perrenoud sera un grand soutien pour le développement du Tennis Ballon en France et pour l’équipe de France.

“Bucarest restera à jamais le plus grand souvenir”

En 1993, l’équipe de France participe au 2ème championnat d’Europe à Bucarest.
Récit de Jean-Marc Nginn.
“J’ai constitué l’équipe de France avec mes potes du foot ! On ne savait pas trop ce qui nous attendait en Roumanie…”

La 1ère équipe de France de Tennis Ballon (1993)

Les 7 premiers sélectionnés Français : Jean-Marc Nginn, Michel Pères, James Dos Santos, Hubert Bertholon, Franck Saurat, Hassen Bouaziz et le 1er arbitre officiel Julien Curtil.

Les 7 complices ont d’abord rejoint Budapest en voiture pour effectuer un stage de Tennis Ballon en Hongrie. Ils rejoignent Bucarest en avion .

“On est parti avec 2 voitures à nos frais, on avait aucune subvention… quand on est arrivé à Bucarest, les premières images étaient celles d’une ville avec des quartiers détruits par les affrontements lors des révolutions de 1989 et 1991.” *

*Du 16 au 25 décembre 1989, un coup d’état pousse le couple Ceaușescu vers une fin de règne dictatorial. Ces 9 jours changeront la vie des roumains.
En 1991, un syndicat puissant de mineurs, emmené par Miron Cozma, renverse le gouvernement en place.

“La Fédération roumaine voulait créer un événement sportif pour faire oublier la période tumultueuse récente et prouver aux instances politiques sa capacité à organiser une compétition internationale.
À notre arrivée, nous sommes dirigés vers l’ancien centre olympique où l’on devait dormir pendant la compétition. Du centre, il ne restait plus qu’un bâtiment en ruines, avec des sanitaires et des douches hors d’usage. Nous avons refusé de nous y installer et on était prêts à repartir…”

L’organisation cède et installe les Français à l’hôtel Inter-continental de la ville avec tous les autres compétiteurs.
Ce changement de dernière minute va avoir son importance…

Prochain chapitre : La passion de Jean-Marc Nginn (2ème partie)